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Reprendre la Parole !

Patriote ALGERIEN démocrate et laïc, Républicain attaché au progrès et à la justice sociale. Farouchement jaloux de ses droits et pleinement engagé pour leur défense.

Mimouna tessen rebi…

 

 

 

En Algérie les procès pour « mauvaise croyance » se succèdent. Le dernier en date, s’est tenu à Oran. Y comparaissait un jeune chrétien, Hakim SIAGHI, arrêté à la suite d’une dénonciation par son voisin. Ce n’est pas la première fois que la police (de la république ?) agit sur délation. Cela a été aussi le cas à Ain El Hammam, Larbâa nath Irathen,….

 

La police peine à avoir du renseignement sur les réseaux de soutien islamistes. Mais, s’agissant d’aller chercher les non-jeuneurs, jusqu’a  dans leurs espaces privée, elle semble très bien épaulée. La constitution de la république garantie l’inviolabilité de l’espace, de la correspondance et de la vie privés. Elle proclame la liberté de conscience et condamne toute distinction basée entre autre sur la religion. Mais l’islamisme trouve en l’article 2 de cette même constitution un levier puissant pour défigurer notre société.

 

Le comble dans cette situation est que cet article 2 n’est pas le fait des islamistes. Il  est antécédent à leur apparition sur la scène politique algérienne. Les islamistes sont un  greffon récent dont l’Egyptien de Nasser a gratifié la jeune Algérie indépendante. Le malheur a voulu que notre école soit livrée à ces milliers d’activistes incultes, violent et pour beaucoup d’entre eux, simplement ignares. L’Algérie continuera à être le réceptacle de ce dont l’Egypte ne voulait pas pour elle-même. Dans les années 80, une tribune Tlemcenniene sera annuellement offerte à Mohamed El Ghazali, qui sévira par des prêches cathodiques sur l’unique,  et aussi au rectorat d’une université islamique. Mohammed Arkoune se fera chasser de son pays, et la dépouille de Kateb Yacine,  n’échappera pas au venin de ce El Ghazali.

 

En vérité cette greffe a pris aussi du fait de l’existence dans notre société d’une forme d’intolérance latente. Cette intolérance charriée par deux éléments. D’abord l’autre pour nous a toujours été un conquérant, un oppresseur.  Il y a ensuite  la persistance des identités tribales cloisonnées et renfermées sur elles-mêmes.  Le tout baignant dans la croyance d’être les réceptacles et les dépositaires de l’ultime message divin.

 

« Nous sommes les musulmans »  et « les autres sont les mécréants ».  « Nous sommes les élus de l’au-delà », « eux seront dans l’enfer éternel ». L’autre est perçu comme  fourbe, malhonnête, sournois… et les prêches hebdomadaires s’étalent constamment sur cela, et déroulent un dénigrement sans retenue de ceux «qui ont rompu leur alliance avec dieu », de ceux « qui ont dévoyé et falsifié le message qui leur a été transmis ». Chacun se voit le peuple élu. Udhay hachak, lorsque l’on parle d’un juif. Akafriw, lorsque l’on désigne les chrétiens,…

 

Tout cela devrait relativiser les dénonciations en vogue de « l’islamophobie » des chrétiens et des juifs, car chaque déisme a autant à l’égard des autres, que ceux-ci en ont à la sienne.

 

Chez nos voisins Tunisiens la question resurgit avec force. Ennahda de Ghanouchi et Hammadi Jebali, identifie l’article 1 de l’ancienne constitution comme leur levier essentiel pour ré-islamiser la société Tunisienne. Dimanche passé, au théâtre de plein air de Sousse, le secrétaire général d’Ennahda, , s’est laissé aller à à prêche religieux qui contraste à l’extrême avec la plate-forme politique de son mouvement. Il nous annonce, aux côtés d’une représentante du Hamas palestinien, que la seconde république Tunisienne est un pas vers le  «6ème Califa». Exit les omeyades, les abbassides, les royaumes amazigh d’Afrique-du-Nord, les régences Turques… tout cela est une parenthèse qu’il referme et qu’il jette aux oubliettes.  

 

Ce discours est édifiant, et illustre l’existence d’un double discours chez ce mouvement.  Va-t-il pousser le reste des élus à la constituante à une attitude de fermeté à l’égard du parti conservateur (ex-islamiste ?). Une majorité à la constituante, non apparentés  Enahada, se réalisera-t-elle sur des questions nodales, notamment celle de la sécularisation de l’Etat et de la révision du fameux « article 1 ». Les démocrates et les progressistes Tunisiens auront-ils cette intelligence de se soustraire à la logique de coalition autour d’Ennahda ? Iront-ils jusqu’à se positionner en faveur d’un gouvernement de transition formé de personnalités indépendantes ? Il faudra suivre attentivement les réponses qui seront apportées à ces questions. D’autant plus que la vision d’Ennahda sur l’identité de la Tunisie – qui participe de l’identité Nord-africaine – est exclusivement et étroitement arabiste.  Le fait identitaire Amazigh trouve une reconnaissance inégale dans les autres pays Nord-Africains, alors qu’Ennahda est sur une Tunisie Arabiste. Si la Tunisanité venait à se définir avec ce contenu, ce serait là une nouvelle embuche à l’intégration Nord-africaine.

 

La confusion entre l’Islam, qui n’est pas un marquer politique, et l’islamisme avorte toute réelle émergence de la citoyenneté dans nos pays respectifs. L’islamisme profite de cette confusion pour ne pas se dévoiler comme un courant autoritaire, ultra-libéral, et profondément antipopulaire. Il accompagne le nationalisme autoritaire dans la construction d’un Etat-clergé qu’il finira par lui disputer, parce qu’il lui faut assoir son total contrôle sur ce clergé. Les deux problème appellent la même réponse. La religion est une affaire personnelle. « Mimouna thessen rebi ; rebi yessen mimouna. » ; et nul ne partagera la tombe d’un autre.

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