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Reprendre la Parole !

Patriote ALGERIEN démocrate et laïc, Républicain attaché au progrès et à la justice sociale. Farouchement jaloux de ses droits et pleinement engagé pour leur défense.

Pourquoi je ne serais pas à la marche du 08 Octobre.

La Coalition d’associations de victimes des années 1990 - Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA), Sos Disparus, Djazairouna, Somoud - appelle à une manifestation pour « la Vérité et la Justice », le samedi 8 octobre 2011, à Paris. Je ne serais pas du nombre ce jour-là.

 

D’abord sur la question de la démarche de coalition entre les familles de victimes du terrorisme et celles des « disparus » : Cette façon de procéder rejoint fondamentalement l’approche réconciliatrice du pouvoir, elle conforte la « philosophie »  qui scelle l’alliance des islamistes et des nationalistes. Elle gomme les clivages de façon à ne pas poser la question de l’issue historique de la confrontation en cours en Algérie (Confrontation qui pourrait se produire dans d’autres pays d’Afrique du nord).

 

L’approche réconciliatrice présente chez les familles de « disparus » leste les parents des victimes du terrorisme islamiste et les englue dans le marais du concordisme promu par le pouvoir. Dans cette démarche la démarcation par rapport au pouvoir y est morale et non pas historique.   La violence islamiste est appréhendée comme étant le fait des groupes terroristes sans implication ni responsabilité de l’islamisme. Ce découplage entre bras armé et nébuleuse politique rejoint les approches dominantes au sein du pouvoir.

 

La logique du texte est profondément « qui tue quiste ».  L’apparente  équidistance de la « coalition » par rapport aux deux protagonistes, ne sert qu’à éviter de se prononcer sur la légitimité de la lutte contre le terrorisme islamiste, qui par la même sont hissés au même rangs que les défenseurs de la république.  Les références à l’Etat de droit, à la démocratie et au respect des droits de l’homme ne s’accompagnent donc d'aucune condamnation franche  du projet d’Etat théocratique. Le déséquilibre est y net: l'accent est mis sur les « 8000 disparus » qui sont singularisés par rapport aux deux cents mille victimes du terrorisme islamiste. Une malsaine logique de parti pris traverse tout le texte.  

 

La comparaison avec l’Argentine est , sauf à s'arrêter à l'apparence des chose, totalement impropre. En Algérie l’islamisme a commis des crimes contre l’humanité, et s’apprêtait à  instaurer une dictature théocratique. L’arrêt du processus électoral et la lutte contre la rébellion islamiste,  ont  débordé du strict respect de la loi et des droits de l’homme. Ces dépassement condamnables, malgré la complexité des circonstances,  n'empêche pas que ces actions ont été des actions de sauvegarde de la République, et du balbutiant processus démocratique.  Ce sont là aussi des vérités à faire éclater.

 

L’impunité ne saurait être entendue seulement au seul sens de la responsabilité des individus, et de la réparation envers des individus. Dans ce sens-là la justice serait rendue mais sans condamnation ni disqualification des crimes commis au sens historique. Or, le changement démocratique exige impérativement cette condamnation. Octobre et le fragile processus démocratique auquel il a ouvert la voie sont une condamnation sans appel de l’autoritarisme bureaucratique. L’exigence de mémoire ne peut aboutir sans dénonciation de l’idéologie fascisante qui a fauché de si nombreux concitoyens.  Cette exigence n’est pertinente que si elle fait justice à notre génération, mais aussi aux générations futures.

 

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